Botulisme : nos réponses aux questions les plus courantes sur cette maladie mortelle en 2025
Les cas de botulisme sont rares en France. Toutefois, le taux de mortalité associée à cette maladie est particulièrement élevé, surtout en l’absence de diagnostic rapide et un traitement adéquat. Provoquée par un agent pathogène appelé « Clostridum botulinum », cette pathologie peut être fatale dans 5 à 10 % des cas. Mais quelles en sont les causes potentielles et comment s’en prémunir en 2025 ? Nous apportons des réponses claires à ces interrogations courantes dans les lignes qui suivent.
Botulisme : de quoi s’agit-il exactement ?
Pour la petite histoire, les premiers cas de botulisme ont été recensés en 1735. En ce temps, la maladie a été associée à la consommation de saucisses et de charcuteries contaminées. C’est d’ailleurs de là qu’elle tient son appellation : « botulisme » qui signifie en latin « saucisse ».
Néanmoins, les sources de cette maladie sont multiples et elle peut se présenter sous plusieurs formes. Dans tous les cas, il s’agit d’une affection neurologique rare et grave, dont le responsable est une toxine très puissante produite une bactérie pathogène pour l’homme (le Clostridum botulinum). Cette dernière est présente partout dans l’environnement. Elle se développe sous forme de spores très résistantes dans les aliments mal conservés, les eaux souillées, la poussière ou encore dans les conserves fait maison.
Comment peut-on contracter le botulisme ?
Comme il est dit plus haut, le botulisme peut se présenter sous plusieurs formes. Ces dernières se distinguent selon le mode de contamination. Toutefois, les deux formes les plus courantes sont :
- Le botulisme alimentaire également appelé « intoxication botulique » est causé par l’ingestion de toxine botulique produite par la bactérie dans l’aliment. Chez l’adulte, c’est la forme la plus fréquente.
- Le botulisme infantile ou toxi-infection botulique est dû à l’ingestion de bactéries et/ou de spores de Clostridum botulinum. Cette forme touche en particulier les enfants de moins de 12 mois du fait que leur flore intestinale n’est pas encore complètement constituée ou fonctionnelle.
En outre, il est à remarquer qu’il existe d’autres formes de botulisme qui sont beaucoup plus rares. En l’occurrence, il s’agit du botulisme par blessure, du botulisme iatrogène lié à un surdosage de toxine lors d’un traitement médical ou cosmétique ainsi que le botulisme par inhalation des toxines.
Dans tous les cas, le botulisme ne se transmet pas entre individus.
Botulisme : quels types d’aliments sont concernés ?
On peut retrouver les spores de Clostridum botulinum à de faibles niveaux dans une large variété d’aliments. En ce qui concerne les aliments transformés peu acides, ces toxines se prolifèrent rapidement en raison du défaut de maîtrise du procédé de stérilisation, de salaison et/ou à cause d’une rupture de la chaîne du froid.
Dans la majorité des cas, ce sont les aliments et les produits de fabrication familiale/artisanale qui en sont à l’origine. En l’occurrence, il s’agit :
- Des salaisons sèches ;
- Des conserves de végétaux,
- Des viandes mal cuites ou mal conservées ;
- Des plats cuisinés ;
- Des poissons salés et séchés emballés sous vide.
Pour le cas du botulisme infantile, la consommation de miel contaminé par des spores de Clostridum botulinum est la principale cause de cette maladie.
Botulisme : quels sont les symptômes caractéristiques de cette maladie ?
Selon le type de botulisme, les symptômes de la maladie ne sont pas les mêmes.
En ce qui concerne le botulisme alimentaire, les symptômes se manifestent en général au bout de quelques jours après l’ingestion de l’aliment contaminé. La personne contaminée souffre ainsi d’atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue), de sècheresse de la bouche associée à un défaut de déglutition voir d’élocution, de troubles digestifs et neurologiques. Dans les cas plus graves, le botulisme entraine une paralysie descendante des membres et des muscles respiratoires. D’ailleurs, c’est cette insuffisance respiratoire qui est souvent à l’origine des décès.
Quant au botulisme infantile, sa gravité est variable selon les cas. Toutefois, l’enfant atteint souffrira de troubles digestifs, notamment la constipation. Il se montrera également très irritable, avec des pleurs altérés et une perte de contrôle des mouvements de la tête.
Comment se déroule le diagnostic de cette maladie meurtrière ?
Un examen clinique est réalisé au préalable. Toutefois, celui-ci est insuffisant pour diagnostiquer la maladie. En effet, les symptômes du botulisme peuvent s’apparenter à ceux rencontrés en cas d’accident vasculaire cérébral ou d’un syndrome de Guillain-Barré.
À la suite de ce diagnostic préalable, des analyses en laboratoire sont donc mises en œuvre. Celles-ci ont pour objet de déterminer la toxine dans l’échantillon alimentaire suspecté à l’origine de l’intoxication. On peut éventuellement déterminer le type de bactérie en analysant des selles issues du malade.
Quels sont les traitements indiqués pour traiter cette maladie?
Avant toutes choses, si vous avez les symptômes précédemment cités, vous devez impérativement vous rendre aux urgences. Aucun traitement ne devra en effet être administré sans l’avis d’un professionnel de la santé.
En effet, le cas de botulisme devra être pris en charge le plus vite possible. À titre indicatif, un traitement antitoxinique peut être mis en œuvre.
Si la santé de la personne du botulisme ne s’améliore pas, le traitement pourrait être accompagné de soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée. Dans la mesure où le malade serait pris en charge sans délai, il peut guérir sans séquelles. Malgré cela, le traitement et la convalescence peuvent s’étaler sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Quant au botulisme par blessure, un traitement à base d’antibiotiques peut être nécessaire.
Bon à savoir :
Actuellement, un vaccin antibotulique existe déjà. Néanmoins, il est destiné à une catégorie limitée de personne (ex. : les militaires). Ce vaccin peut en effet entrainer des effets secondaires considérables.
Comment se prémunir contre le botulisme en 2025 ?
Pour se protéger contre les risques de botulisme, il est essentiel de respecter les règles d’hygiène relatives à la préparation et à la conservation des denrées alimentaires.
Pour prévenir le développement de Clostridum botulinum, éviter la prolifération de toxine et, par conséquent une intoxication alimentaire, il est donc impératif de laver correctement les aliments et de bien les cuire, car une ébullition prolongée permet de détruire les toxines.
En outre, il est conseillé d’utiliser de l’eau propre aussi bien pour le lavage que pour la cuisson des aliments et de les conserver à une température adéquate.
Enfin, comme les spores de Clostridum botulinum peuvent se trouver dans le miel, il est déconseillé de donner cet aliment aux enfants en dessous de 12 mois.