Plan de Donald Trump pour Gaza : il élimine le droit au retour des réfugiés palestiniens

Interviewé sur son programme pour Gaza, le Président américain a fourni des détails. Il a fait une annonce affirmant que les Palestiniens qui choisiront de quitter la bande de Gaza ne pourront pas y revenir, parce qu’ils auront des demeures bien meilleures. Autrement dit, Trump parle de leur bâtir un nouveau logement permanent, car s’ils doivent retourner, il leur faudrait de nombreuses années avant de pouvoir le faire. Une suggestion qui intervient pendant qu’une cessation des hostilités est en cours.

Trump voudrait contrôler l’enclave palestinienne

Dimanche, Donald Trump a déclaré qu’il s’engageait à acquérir, à posséder et à gouverner Gaza, mais qu’il permettrait que certaines parties du territoire soient rebâties par d’autres pays du Moyen-Orient. Il a déclaré que l’endroit constitue actuellement un chantier de guerre et de démolition en ajoutant qu’il est ouvert à toute possibilité de permettre à certains Palestiniens d’entrer en Amérique, mais qu’il analyserait ces requêtes minutieusement cas par cas. 

Un plan qui va à l’encontre du droit international

Quand Donald Trump a parlé de Gaza tel qu’un chantier de destruction et a appelé à tout nettoyer il y a environ deux semaines, il était difficile de savoir qu’il s’agissait réellement de remarques préoccupantes. Mais après la visite de Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, il est clair que le Président américain était très sérieux dans ses propos. Il a proposé que les États-Unis prennent le dessus pour contrôler la bande de Gaza et déplacer les Palestiniens vers d’autres endroits.

Les propositions de Trump constituent le déséquilibre le plus important de la position de l’Amérique à l’égard de la Palestine et de l’Israël dans cette histoire et sont considérées comme contrant le droit international. Des propos massivement  blâmés. Mis à part la façon dont l’affirmation est assimilée par les personnes ordinaires, elle pourrait aussi avoir une répercussion importance sur le processus de réconciliation et de la libération des otages.  Donald Trump ne cesse de multiplier les programmes controversés depuis son arrivée à la Maison-Blanche. Mais cette suggestion sur la Bande de Gaza semble être illégale.

Une initiative rejetée par beaucoup de pays

Le droit international interdit formellement le transfert involontaire de populations. Les Palestiniens et les pays arabes y verront seulement une suggestion  claire qui vise leur expulsion et l’enlèvement des Palestiniens de leur territoire. C’est pour cette raison que les autorités arabes ont contré de façon catégorique ses propositions formulées sans cesse par Trump sous-entendant que la Jordanie et l’Égypte pourraient recevoir le peuple palestinien de Gaza.

Samedi, le Qatar, l’Arabie Saoudite, l’Égypte, la Ligue arabe, la Palestine et les Émirats ont affirmé que cette proposition pourrait déstabiliser la région, élargir la guerre et nuire aux perspectives de cessez-le-feu et de paix entre ces populations.

Pendant sa conférence de presse avec le Premier ministre de l’Israël, le Président américain a affirmé que l’Amérique prendrait en charge le territoire de Gaza détruit par la guerre ainsi que sa reconstruction. Quand on lui a demandé si le peuple palestinien concerné pourrait revenir, Trump a répondu que les populations du monde pourraient y vivre, déclarant qu’il s’agirait d’un lieu international étonnant.

Si les suggestions de Donald Trump sont mises en application, elles impliqueraient que les populations de Gaza soient contraintes de s’installer ailleurs de façon permanente. Le monde rejetterait catégoriquement ce plan qui n’y voit qu’une véritable expulsion.  Pour les populations palestiniennes ordinaires, ce serait un acte de punition massive.

La situation actuelle est explosive

Après la déclaration fracassante de Donald Trump qui affirme qu’il allait construire « la Côte d’Azur du Moyen-Orient » et que les Palestiniens refugiés ne pourraient pas retourner dans la Bande de Gaza, ses porte-paroles semblaient reculer. Mais le Chef d’État américain est allé plus loin en ajoutant que ces populations relogées seront bien dans leurs nouveaux logements et qu’elles n’auront pas besoin de regagner leur territoire.

Le Président américain entend toutes les désapprobations concernant son plan. Mais celles-ci ne font que renforcer sa volonté. Il s’est réinstallé dans la Maison-Blanche avec une détermination impériale impossible à entraver. Par ailleurs, il est convaincu que les USA sont en position de force sur tous les plans : économiques, militaires et technologiques.   Le fait est qu’aucun État arabe n’accepte son programme pour Gaza. Bien qu’il s’agisse pour certains d’un plan idéal pour le jour d’après, la crise persiste encore. En effet, en Israël, la reprise de la guerre est un risque réel.  Il est incertain que l’accord parvienne à sa deuxième étape.

Dans une telle situation, entendre Trump répéter sans cesse que Gaza sera un endroit formidable est considéré comme une extravagante insulte. Ce sera une analyse de sa capacité et de sa volonté à imposer ses règles à l’encontre du reste du monde.

Une proposition révolutionnaire selon Benjamin Netanyahu

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien n’a pourtant pas hésité à qualifier le plan de Trump de « révolutionnaire ». Un plan qui prévoit le contrôle de la bande de Gaza par l’Amérique et le transfert des Palestiniens. Malgré l’application d’un cessez-le-feu entre le Hamas et l’Israël mi-janvier dans la zone palestinienne détruite par les hostilités, les durcissements diplomatiques restent intenses concernant l’après-guerre. 

Netanyahu a aussi déclaré que sa rencontre avec le Président américain permettait d’obtenir des occasions favorables quant à la sécurité des Israéliens. Parmi celles-ci, il y a la relocalisation des habitants de la troupe de Gaza et la prise de contrôle de la zone par l’Amérique. Pour Benjamin, c’est la meilleure solution pour Israël. Par ailleurs, il aurait essayé d’en persuader les membres du congrès républicains et démocrates de l’intérêt de ses entretiens avec Donald Trump. Reste à convaincre l’opinion publique israélienne des avantages du programme du chef d’état américain pour la troupe de Gaza.  Les sondages stipulent que si la majorité de la population israélienne accepte l’idée d’un transfert Gazaouis, une majeure partie pense qu’elle ne pourrait pas se réaliser.

Pendant cela, Israël a conclu, dimanche, le recul du passage de Netzarim, coupant la zone d’est en ouest et qui entraîne de grandes files palestiniennes retournant à Gaza. Ce passage établi en fin de l’année 2023 était rouvert récemment, permettant à des milliers de réfugiés de rentrer chez eux. Une réouverture qui intervient après le 5ème échange  d’otages et de prisonniers entre l’Israël et la Palestine.

Un programme qui entraîne déjà des dommages

La probabilité que d’autres pays à l’instar de l’Égypte et de la Jordanie acceptent cette population palestinienne est extrêmement faible, pour la simple et bonne raison que cette décision risquerait de déséquilibrer leurs régimes. Et l’idée que l’Amérique serait en mesure d’entrer en possession de la Gaza, de la contrôler et de la gouverner paraît également farfelue.

Pas d’encouragement à la réconciliation

Bien que la cessation des hostilités passe aux prochaines étapes, que les otages sont remis en liberté  et que l’armée se replie de Gaza, le programme du Président américain ne permettra pas de faire disparaître la politique israélo juive. Chaque négociation pourrait seulement être considérée comme une phase temporaire vers le grand objectif d’un transfert en masse. Les probabilités d’une collaboration politique efficace entre les juifs et les Palestiniens seront ainsi réduites de façon considérable. Dès lors que Trump suggère le transfert comme résolution du problème palestinien et que l’intégralité de l’Israël y adhère, il adresse un message à la Palestine : aucune possibilité d’entente avec Israël et l’Amérique qui est son protecteur, car ils sont résolus à supprimer la population palestinienne. 

Cela ne veut essentiellement pas dire que des foules de Palestiniens vont se lancer dans le combat armé dans l’immédiat,  même s’il s’agit là d’une répercussion potentielle. Toutefois, ce qui est sûr, c’est qu’il sera inenvisageable pour les dirigeants palestiniens qui essaieront d’arriver à une entente avec Israël de préserver l’appui de la population. La légitimité et la conformité du pouvoir palestinien étant déjà faibles, s’il s’engage dans cette démarche politique, elles se détérioreront davantage.

Une méthode pour déclarer le conflit régional

Le Président américain ne demande pas seulement à la Jordanie et à l’Égypte d’accueillir des milliers de Palestiniens, mais il leur réclame aussi d’approuver l’enterrement de la mission palestinienne. Cette réclamation constitue un danger direct pour les organisations politiques de la société arabe. L’autorité jordanienne a peur qu’un grand afflux de Palestiniens ne vienne entraîner son déclin en bouleversant sa stabilité démographique qui est déjà très fragile.

La voie que les Israéliens suivent actuellement, sous l’ombre de Trump, risquerait de les conduire vers une guerre régionale encore plus radicale. La Jordanie pourrait en effet déclarer le conflit à l’Israël, notamment si Netanyahou essaie de faire entrer de force des groupes de réfugiés palestiniens en Jordanie. C’est une situation incontournable.

Bien évidemment, tout dépend des caprices du chef d’État américain et de sa motivation à mettre en application ses déclarations devant l’opposition universelle.  L’objection doit à la fois venir des Palestiniens et des Juifs d’Israël qui savent qu’un tel transfert ne garantira pas leur avenir. Ce qui est sûr, c’est que les plans agressifs de Donald Trump pourraient être opposés par la résistance. Et cela ne provoquerait que des conséquences désastreuses.

Menace d’élimination d’aides de certains pays arabes

Donald Trump avait aussi répété que les populations de Gaza pourraient habiter dans certains pays arabes à l’instar de l’Égypte et de la Jordanie, et ce malgré le refus de ces deux nations et des Palestiniens. Le chef d’Etat américain se dit toutefois persuadé que ces pays vont finir par accepter sa proposition du fait qu’ils font partie des plus grands bénéficiaires de soutiens américains. Il pense qu’il pourrait parvenir à une attente avec eux, car l’Amérique leur donne des milliards chaque année, sous-entendant la menace de supprimer ces aides s’ils n’acceptent pas ses demandes.

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